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La naissance

En 1830, à Lingolsheim, faubourg sud-ouest de Strasbourg, Auguste SCHUMANN crée une petite usine d’amidon.

Celle ci fait faillite, mais avec l’accord de la municipalité de Lingolsheim, elle est rachetée le 23 mars 1889 par la Société Anonyme ADLER UND OPPENHEIMER,  de Francfort.

Celle-ci y installe une fabrique de cuir qui se développe rapidement et qui accède à une renommée mondiale.

D’après le registre municipal des délibérations du 3 avril 1895, l’usine emploie entre 250 et 300 ouvriers.

En 1896, un réseau de chemin de fer reliant l’usine à la gare de Lingolsheim est mis en service

Il y passe 500 et 600 chariots de bestiaux par an.

A partir de 1904, l’entreprise réalise d’importantes nouvelles constructions.

Pendant la 1ère guerre mondiale, elle profite largement des besoins industriels imposés par le conflit.

En 1918, la maison mère possède plusieurs filiales en Allemagne, au Luxembourg, en Hollande, en Angleterre et en Italie et permet à plus de  2000 employés alsaciens d’avoir du travail.

Son action, cotée à 2 500 marks, est introuvable sur le marché de Berlin.

De l’Armistice au mois de mars 1920, les usines sont mises sous séquestre et les patrons doivent quitter le pays et l’usine.

Le 16 janvier 1921, le Tribunal Régional de Strasbourg attribue l’entreprise à la Société Anonyme des Tanneries de France, pour le prix de 32 millions de francs

Les anciens propriétaires Allemands n’ont plus aucun intérêt dans la nouvelle société.

La nouvelle ère

Les Tanneries de France, regroupant des représentants de la finance et de la grande industrie, sont dirigées par des industriels spécialisés dans la fabrication des cuirs pour la maroquinerie et la chaussure.

La société occupe à cette époque, une superficie de 142 hectares répartie en 212 édifices. Elle compte plusieurs bâtiments en ciment armé de 6 étages et 4 centrales à  vapeur d’une force motrice de 36 tonnes / heure. Toutes les parties de l’usine sont desservies par une voie ferrée.

Les installations permettent de produire quotidiennement entre 1 000 et 2 000 gros cuirs, 4 000 veaux, 500 chevaux et une quantité de 2 500 bandes de vachettes par jour.

Le chiffre d’affaires varie entre 150 à 200 millions de francs par an.

Un terrain de 35 hectares, couvert de constructions (90 000 m2) offre au personnel un cercle avec : salle de jeux et de lecture, bibliothèque, salle cinématographique et de théâtre.

De vastes bâtiments d’exploitation comprenant : étables, abattoirs, porcheries, poulaillers, moulins à farine et boulangerie, permettent l’exploitation d’un domaine agricole entièrement réservé au profit des ouvriers et des employés.

Lors de la seconde guerre mondiale, les Tanneries de France sont évacuées vers Rennes, laissant derrière elles des personnes sans travail.

Pendant cette période, les allemands occupent l’usine et y installent des ateliers de réparation de chars.

La fusion avec COSTIL

En 1972, les Tanneries de France sont achetées par les Etablissements COSTIL et Fils tanneurs de peaux de bovins à Pont-Audemer en Normandie, qui  prennent 75 % du capital.  Le but de cette fusion est de créer la plus importante tannerie de France et de diversifier les fabrications entre la peau de bovin et la peau de veau.

A partir de cette époque, la nouvelle société prend une orientation vers le haut de gamme en se reposant sur le grand savoir faire de l’ensemble du personnel et sur la politique permanente de recherche et d’innovation.

En 1978, suite à des hausses très importantes de la matière première, et alors que les marchés sont conclus pour une période de 6 mois à prix fermes et non révisables, l’entreprise est obligée de déposer son bilan.

Après l’obtention d’un concordat, l’entreprise est restructurée et pour des problèmes liés aux opérations primaires de fabrication et par conséquent à l’environnement, le travail de rivière et de tannage est déplacé à Pont-Audemer,

Au terme du concordat (10 ans) l’entreprise a renoué  avec les profits.

En 1995, Alain COSTIL, principal actionnaire de COSTIL Tanneries de France ne pouvant transmettre son entreprise, décide de la vendre à ALTUS Finances, filiale du Crédit Lyonnais.

Après la dissolution d’ALTUS Finances, par décision gouvernementale, l’entreprise se retrouve dans le Consortium de Réalisation, puis est vendue début 2000 à des repreneurs italiens.

La crise de la vache folle, la fièvre aphteuse et une gestion hasardeuse assumée par des dirigeants non professionnels, aboutissent en octobre 2002, à un dépôt de bilan, par décision du Tribunal de Commerce de Pont-Audemer.

L’entreprise est rachetée le 14 février 2003, par la Financière 2R dont le Président Monsieur Jean-Claude RICOMARD, est également Président depuis 10 ans, des Tanneries ROUX à Romans sur Isère.

Les Tanneries Costil sont désormais fermées depuis 2005 à cause des 2 patrons étrangers qui sont partis avec la caisse ! Un en 2003 et l’autre en 2005… C’était une des plus grosses tanneries d’Europe ! Et maintenant, 35000 m² à explorer… 😉

Source : http://www.costil-tf.fr/

Le site est implanté dans une zone résidentielle. Il est traversé par l’Iton dont certains des bras passent sous les bâtiments du site.

La friche industrielle est divisée en deux zones distinctes avec l’atelier Barre au sud-ouest et l’atelier Fonderie-Laminage au nord-est. La friche est par ailleurs située dans le périmètre de protection du captage des eaux de la station de pompage de l’Iton qui est raccordée au réseau d’eau potable de l’agglomération d’Évreux.

L’activité du site remonte à 1895 date de la création de la société anonyme Usines de Navarre avec une activité de fonderie et transformation du cuivre. Les activités exercées sur le site au début de l’année 2004 étaient les suivantes :

  • Laminage de pièces en laiton, cuivre et bronze,
  • Fabrication de barres en laiton

L’activité Fonderie, qui alimentait l’atelier de fabrication des barres, a été arrêtée en juin 2002.

Description des procédés de fabrication :

  • Fonderie : l’atelier de fonderie utilisait comme matière première du cuivre, du zinc et du plomb. Avant l’arrêt de la fonderie, l’usine utilisait des métaux de récupération (fils de cuivre, chutes de zinc, chutes de laiton) pour la fabrication du laiton. L’activité Fonderie était limitée à un atelier qui comportait 2 fours à induction et un ensemble de fusion. Les produits de sortie alimentaient l’atelier « Barre ».
  • Laminage : les opérations de laminage consistaient à réduire l’épaisseur et la largeur de bobines plates de métal pour constituer en fin de ligne de nouvelles bobines plates. L’atelier laminage comportait des laminoirs, des fours, des unités de décapage à l’acide et des cisailles.
  • Production de produits manufacturés : ces opérations consistaient à fabriquer des produits manufacturés (anneaux, charnières, lampes, ….) par des opérations de découpage, emboutissage, usinage, sciage.
  • Atelier Barre : l’atelier barre fabriquait des barres d’alliage de laiton de 4 à 60 mm de diamètre à partir des billettes produites par l’atelier de fonderie. L’atelier Barre comportait des presses de filage à chaud et des bancs de finition à froid. …

Très célèbre friche sur l’agglo d’Elbeuf !

La filature de laine, édifiée en 1871 par Aimable Roze, se compose initialement d’un atelier de fabrication édifié le long de la rue de Strasbourg. En 1889, l’usine est rachetée par la société anonyme Chedville et Cie. Vers 1900, un atelier de fabrication, un bureau, un magasin industriel et une conciergerie sont adjoints au bâtiment d’origine. En 1913, l’usine est équipée d’un outillage fixe au sol. En 1920, le site est repris par la société en nom collectif Poullot Moch et Odelin. En 1922, l’un des ateliers de fabrication est agrandi au nord pour y développer l’activité de peletonnage. Cette même année, six pièces de séchage sont édifiées dans la cours de l’usine. En 1926, la filature est rachetée par la société anonymes des établissements lainiers Henri Schacht et Cie dont le capital s’élève à 9 millions de francs.

Après la fermeture de la filature en 1955, le site est racheté par la société anonyme Dragées de France et converti en confiserie. Cette activité a perduré jusqu’en 1970. Dernièrement, l’usine abritait la société Diffusion N°1, rattachée aux éditions Rombaldi, spécialisée dans le routage. L’usine est équipée de 5000 broches en 1955. Elle occupe 2211 ouvriers en 1955.

Epoque : 4e quart 19e siècle ; limite 19e siècle 20e siècle ; 1er quart 20e siècle
Année de construction : 1871 ; 1913 ; 1922

D’ici à la mi-septembre 2014, la ville de Barentin deviendra propriétaire de l’ancienne usine de textile Badin, une friche de 17 hectares située dans la vallée de l’Austreberthe. La mise en appel d’offre pour le désamiantage, la déconstruction partielle et les travaux de conservation du site a été votée lors d’une réunion du conseil municipal en juillet dernier. Cette usine fermée et placée en liquidation judiciaire en 2008 était une des plus grandes filatures de la région rouennaise. La ville va donc engager quelque 1,5 M€ pour racheter au liquidateur le site et assurer sa dépollution. « il reste de nombreuses sources de pollutions avec le reste de produits chimiques et de combustion liés aux transformateurs » explique Michel Bentot, le maire (PS) de Barentin qui demande une aide à la Région et au FEDER afin de financer ce projet.

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Cette friche industrielle qui a été pillée et incendiée va connaître une forte restructuration. Une mission d’expertise initiée par la mairie a permis de déterminer la valeur patrimoniale des bâtiments de l’usine. Les plus endommagés seront déconstruits tandis que d’autres, plus emblématiques, seront conservés. Ainsi, la Tour à Horloge accueillera les services municipaux, trois bâtiments composant la Triple Arche auront une orientation sportive, un autre recevra une pépinière d’entreprises et enfin la centrale électrique et la cheminée seront gardées comme témoins industriels du XIXème siècle. Par ailleurs il est prévu de rénover les locaux de l’entreprise Jacques Dubois qui développe sur le site des produits de haute technologie destinés aux domaines militaires et civils (télécommunication, aéronautique, espace, automobile).

La restauration de la friche Badin va devenir le grand projet de cette ville de 13.000 habitants. « Le terrain rendu disponible sera une réserve foncière pour les 20 prochaines années de la ville qui s’est étendue d’une part vers Rouen et d’autre part vers le Havre et compte désormais 50% de logements sociaux », souligne le maire. L’édile souhaite inscrire ce projet d’urbanisme « qui le passionne » dans un schéma plus global de réhabilitation de l’ancien Lycée Jacquard appartenant encore à la Région Haute-Normandie, de l’ancienne usine Gaillard au sein de laquelle des études analogues ont été menées à titre privé et de l’entreprise de tissage Deren : « la municipalité désire se réapproprier le fond de vallée de l’Austreberthe, fortement touchée par la désindustrialisation » indique Michel Bentot.

Ouvrier devenu patron

Le fondateur de l’usine, né en 1830 à Brethel (Orne) dans une famille de fileurs à domicile, Auguste Badin a été engagé à l’âge de 12 ans comme ouvrier dans une petite filature de lin installée à Barentin. A 17 ans, il en devient le directeur puis à 30 le propriétaire. Ses affaires prospèrent et dans le dernier quart du XIXème siècle il fait construire à côté de la première usine, une filature de coton et une autre dédiée au jute et au chanvre.

Ces constructions de briques rouges d’inspiration anglaise étaient surmontées d’une cheminée haute de 90 mètres capable de répondre aux contraintes physiques des énormes chaudières. Au début du XXème siècle, les machines engloutissaient jusqu’à 15.000 tonnes de charbon l’an pour transformer 6.000 tonnes de lin brut et 4.200 tonnes de coton brut.

Parfait autodidacte et patron paternaliste à l’ancienne, Auguste Badin finança une école, une crèche, un orphelinat, une caisse de retraite, une autre de secours mutuel… Il fut aussi maire de Barentin de 1881 à 1908. Après sa mort en 1917, l’entreprise qui a compté à son maximum plus de 2.000 ouvriers connu des hauts et des bas. L’activité s’éteignit avec le dépôt de bilan en 2006 de l’entreprise Badin-Sartel qui ne comptait plus qu’une centaine de salariés.

Source : filfax.com

Aux Bas-Buissons, le Centre de Soins M. Viollette

Clinique Laennec Dreux 1 - AutrefoisC’est très tôt que Maurice Viollette, maire de Dreux, s’est intéressé à la lutte contre la tuberculose qui faisait des ravages au début du XXème siècle.
En 1918, avec l’aide de l’institut Rockfeller et d’une mission américaine, M. Viollette fit créer des dispensaires dans différentes villes du département. Ses efforts pour créer un sanatorium départemental restant vains, il entreprit en 1927, dans le hameau des Bas-Buissons à quelques kilomètres de Dreux, la construction d’un extraordinaire ensemble comprenant :
  • Le préventorium Thérèse Viollette – ouvert en 1931, les dernières constructions achevées en 1946-47 (bâtiment des tous petits)
  • Le sanatorium, ou clinique Laennec – 1932
  • La maison de repos pour femmes et jeunes filles – 1935
  • L’asile des vieillards achevé en 1958.
Pendant la guerre de 39-45, le sanatorium maintint, avec beaucoup de difficultés, son activité.
Extraits de la réunion de la commission administrative de l’hôpital du 19 juillet 1940, tenue sous la présidence de M. Viollette :
« C’est le 9 juin que, vers 20h10, une trentaine d’avions allemands ont bombardé la ville de Dreux… Dans la nuit même, l’évacuation de l’hôpital sur le sanatorium a été effectuée avec un très grand dévouement par Mlle Hardy et le Dr Piquart. Le Directeur de l’hôpital disparut le lendemain même du bombardement. Mlle HARDY a été nommée directrice… pour ainsi dire sur le champ de bataille. Elle n’a cessé de témoigner d’un courage tranquille…
La maison de repos a été évacuée dans des conditions identiques… Mlle Cholot, bien que très jeune, a témoigné de beaucoup d’initiative et de courage. J’ai la grande tristesse de dire qu’il n’en a pas été de même au sanatorium. Le Dr B… pris de vertige et de folie est parti, ouvrant grandes les portes et invitant chacun à s’en aller. L’évacuation s’est faite quand même, grâce à deux femmes médecin qui ont donné, dans la circonstance, l’exemple du courage aux hommes sans d’ailleurs le leur communiquer, Mme Clermont et Mlle Delaroche ».
C’est pendant l’occupation que le ministère de la santé prononça l’autonomie du Sanatorium. En 1946, en toute illégalité, M. Viollette récupéra le sanatorium qui devint le service de tuberculeux de l’hôpital de Dreux. Après la guerre, la diminution puis la quasi disparition de la tuberculose ont amené la baisse des effectifs.
La maison de repos devint un service de cardiologie, le préventorium fut transformé en institut médico-pédagogique, Guersant en service de rééducation, les autres bâtiments en hospice pour personnes âgées.
Les bâtiments,inadaptés aux besoins modernes, ont été peu à peu désaffectés.
Aujourd’hui, seuls restent à peu près en l’état la maison de convalescence utilisée par la ville de Dreux comme centre aéré maternel, et le bâtiment des archives médicales. Tout le reste est à l’abandon, servant au mieux aux pompiers et à la protection civile de terrain d’exercice, au pire étant vandalisés, détruits.
L’avenir du site n’est pas fixé, d’autant qu’un différent oppose l’hôpital à la ville quand à sa propriété : si les bâtiments appartiennent indéniablement à l’hôpital, les choses sont moins claires pour les terrains. En 1920–1925, la frontière entre biens communaux et  biens hospitaliers était floue, et les titres de propriété sont inexistants pour certaines parcelles. L’hôpital s’estime propriétaire, en raison de sa longue occupation des lieux, dont il a assuré l’entretien et le paiement des taxes. La ville estime que ses droits sont  entiers.
La situation n’est pas juridiquement tranchée. Et aucun projet de réhabilitation n’émerge vraiment.

[Source]