Aux Bas-Buissons, le Centre de Soins M. Viollette

Clinique Laennec Dreux 1 - AutrefoisC’est très tôt que Maurice Viollette, maire de Dreux, s’est intéressé à la lutte contre la tuberculose qui faisait des ravages au début du XXème siècle.
En 1918, avec l’aide de l’institut Rockfeller et d’une mission américaine, M. Viollette fit créer des dispensaires dans différentes villes du département. Ses efforts pour créer un sanatorium départemental restant vains, il entreprit en 1927, dans le hameau des Bas-Buissons à quelques kilomètres de Dreux, la construction d’un extraordinaire ensemble comprenant :
  • Le préventorium Thérèse Viollette – ouvert en 1931, les dernières constructions achevées en 1946-47 (bâtiment des tous petits)
  • Le sanatorium, ou clinique Laennec – 1932
  • La maison de repos pour femmes et jeunes filles – 1935
  • L’asile des vieillards achevé en 1958.
Pendant la guerre de 39-45, le sanatorium maintint, avec beaucoup de difficultés, son activité.
Extraits de la réunion de la commission administrative de l’hôpital du 19 juillet 1940, tenue sous la présidence de M. Viollette :
« C’est le 9 juin que, vers 20h10, une trentaine d’avions allemands ont bombardé la ville de Dreux… Dans la nuit même, l’évacuation de l’hôpital sur le sanatorium a été effectuée avec un très grand dévouement par Mlle Hardy et le Dr Piquart. Le Directeur de l’hôpital disparut le lendemain même du bombardement. Mlle HARDY a été nommée directrice… pour ainsi dire sur le champ de bataille. Elle n’a cessé de témoigner d’un courage tranquille…
La maison de repos a été évacuée dans des conditions identiques… Mlle Cholot, bien que très jeune, a témoigné de beaucoup d’initiative et de courage. J’ai la grande tristesse de dire qu’il n’en a pas été de même au sanatorium. Le Dr B… pris de vertige et de folie est parti, ouvrant grandes les portes et invitant chacun à s’en aller. L’évacuation s’est faite quand même, grâce à deux femmes médecin qui ont donné, dans la circonstance, l’exemple du courage aux hommes sans d’ailleurs le leur communiquer, Mme Clermont et Mlle Delaroche ».
C’est pendant l’occupation que le ministère de la santé prononça l’autonomie du Sanatorium. En 1946, en toute illégalité, M. Viollette récupéra le sanatorium qui devint le service de tuberculeux de l’hôpital de Dreux. Après la guerre, la diminution puis la quasi disparition de la tuberculose ont amené la baisse des effectifs.
La maison de repos devint un service de cardiologie, le préventorium fut transformé en institut médico-pédagogique, Guersant en service de rééducation, les autres bâtiments en hospice pour personnes âgées.
Les bâtiments,inadaptés aux besoins modernes, ont été peu à peu désaffectés.
Aujourd’hui, seuls restent à peu près en l’état la maison de convalescence utilisée par la ville de Dreux comme centre aéré maternel, et le bâtiment des archives médicales. Tout le reste est à l’abandon, servant au mieux aux pompiers et à la protection civile de terrain d’exercice, au pire étant vandalisés, détruits.
L’avenir du site n’est pas fixé, d’autant qu’un différent oppose l’hôpital à la ville quand à sa propriété : si les bâtiments appartiennent indéniablement à l’hôpital, les choses sont moins claires pour les terrains. En 1920–1925, la frontière entre biens communaux et  biens hospitaliers était floue, et les titres de propriété sont inexistants pour certaines parcelles. L’hôpital s’estime propriétaire, en raison de sa longue occupation des lieux, dont il a assuré l’entretien et le paiement des taxes. La ville estime que ses droits sont  entiers.
La situation n’est pas juridiquement tranchée. Et aucun projet de réhabilitation n’émerge vraiment.

[Source]